En fin de journée [Olivia]

C’était un mardi.
Ce jour-là, Alexis avait eut cours, comme pratiquement tous les jours de la semaine. Contrairement à beaucoup de ses chers camarades de classe, il n’était vraiment pas du genre à sécher ses cours. Selon lui, cette idée était purement ridicule, étant donné qu’il fallait payer l’entrée à l’université et que lorsqu’on le faisait, c’était bien pour réussir, sinon à quoi bon ? Alors voilà, cela n’empêchait tout de même pas qu’il ressentait une de ces joies une fois la journée terminée.

Les mardis n’avaient absolument rien de particulier, mais Alex n’aimait pas l’ordinaire. Il n’avait jamais vraiment aimer la routine, quoi de mieux que les surprises, les imprévus… ? Il avait quand même appris, au fil du temps, qu’il valait mieux provoquer les choses que d’attendre après; on était déçu beaucoup moins souvent ainsi.

C’est pour cela que, en sortant de l’université, il avait décidé d’aller faire un tour en ville. Il marcha près d’une heure, flânant un peu partout en solo – chose qui, déjà à l’origine ne faisait pas souvent son bonheur – et il rencontra quelques connaissances avec qui il piqua quelques jasettes d’une durée plus ou moins longue. Tout de même, rien de très concluant puisqu’il se retrouva à nouveau en solitaire par la suite.

Alexis emprunta la MappleWood Street sans but précis. Néanmoins, quelques minutes plus tard, son ventre lui fit savoir qu’il était sans doute temps d’une pause. Il consulta sa montre pour réaliser qu’il était effectivement 17h14, l’heure idéale pour aller manger un morceau. Pour avoir souvent faire le tour dans le coin, Alexis connaissait très bien les restaurant des environs et son choix s’arrêta sur ce qu’il y avait de plus simple, un petit Fast-food sympathique au coin de la rue. Il y entra pas longtemps plus tard..

Il constata avec étonnement qu’il y avait foule, mais cela ne le fit pas changer ses plans, après tout, il avait faim et aucune envie de rentrer manger au campus. Il alla se mettre en file d’attente pour commander. Plusieurs minutes passèrent. C’était bien animé tout autours et Alexis se sentait plutôt bien, il avait toujours apprécié les endroits remplis, bien que par moment, la solitude était si merveilleusement agréable.

Cela faisait déjà une demi-heure qu'Olivia faisait la file dans ce fast-food. Quelle galère! Quand allait-elle finalement arriver à sa maudite destination? C'était bondé. Pourquoi avait-elle choisi ce restaurant-là, déjà? Ah oui, parce que c'était supposément un endroit où la restauration était rapide. Rapide, tu parles! C'était plutôt d'une lenteur incroyable. Ça y est, l'Anglaise abandonna cet endroit de cinglé. Elle quitta la fille indienne qui se dressait devant elle et laissa son ventre gémir. Et maintenant, qu'allait-elle faire? Retourner à la cafétéria de Princeton, sans doute. Pff... patéthique. Elle avait patienté tout ce temps pour aller s'acheter un petit sandwich de pain blanc à la cafétéria de son école. Elle longea la file en regardant les patients clients qui avaient encore une lueur d'espoir de pouvoir savourer leur combo hot dog, frites, liqueur. Mais Olivia était trop impatiente pour cela. Du sac d'un des membres du club de ceux qui attendaient au fast-food dépassait une feuille quelconque avec l'emblême de son université: Princeton. Quelle chance, de trouver un élève de son école. Elle s'avança, curieuse, vers ce jeune homme qui, sans qu'elle le sache, se nommait Alexis, un prénom qu'elle aimait beaucoup. En ce mardi, elle allait peut-être faire une jolie rencontre.

« Salut, fit-elle en souriant, tu vas à Princeton? »

Alex approchait de plus en plus du comptoir. Heureusement que la patience était une vertu, une de siennes ! Il arborait toujours un sourire sympathique à tout épreuve. Tout à coup, il entendit une voix derrière lui. Bien entendu, cela ne voulait pas forcément dire que la personne s'adressait directement à lui, mais il en avait bien l'impression. En se retournant, il aperçut une jolie jeune femme qui devait avoir à peu près son âge. Il y avait tellement d'étudiants à Princeton qu'il aurait été difficile de dire si cette fille y allait, mais c'était fort probable. C'était l'université la plus proche du coin et ce Fast-Food, notamment, était très fréquenté par ses étudiants.

Alexis sourit à la jeune demoiselle. À priori, c'était parce qu'il était amusé de la situation et qu'il ne pouvait pas s'empêcher de penser que si elle l'abordait ainsi, c'était probablement parce qu'elle n'avait pas très envie de se tapper toute la file d'attente. Mais bon, il était de nature sympathique et n'avait aucune raison de s'en faire pour ça. Elle lui avait posé une question et il se contenta d'y répondre gentiment.

- Salut. Euh oui, j'y vais. Toi aussi, j'imagine ?

Par principe, il lui retournait la question, mais il se doutait bien de la réponse sinon elle n'aurait pas demander. Alexis attendit patiemment sa réponse tout en avançant d'une place; une personne venait enfin d'être servie. Dans quelques minutes à peine, ça allait être son tour.

Alexis était reposé et franc. Ça lui plaisait bien. Elle qui se dirigeait vers la sortie, elle resterait peut-être avec lui un moment, s'il restait décontracté. À moins que, sans qu'elle ne s'en rendre compte, la fille en avant de lui était sa petite amie hyper-jalouse qui la jetterait poliement aux ordures. Mais ce qu'ele était idiote! Olivia s'imagineait sans cesse des scénarios impossibles, se faisait des préjugés ridicules. Et celle que ça gênait le plus, c'était elle. La jeune femme, pourtant certaine que la réponse soit évidente, n'objecta pas.

« Ben oui, fière universitaire, blagua-t-elle en esquissant un simple sourire. »

Elle regarda en avant, puis derrière. Elle avait presque oublié l'odeur d'huile et de ketchup aux tomates qui flottait dans l'air, et tout ce bruit qui lui fracassait les oreilles.

« La file est drolement longue, fit Olivia comme si Alexis avait pu ne pas avoir remarqué, je me suis embarquée dans cette attente de fous, et puis j'ai abandonné. Tu dois avoir une sacrée patience pour endurer cette misère. J'me dirigeais vers la cafétéria, en vérité! ... Mais ne t'inquiète pas, je ne suis pas ici pour te voler des frites. »

Elle sourit à cette taquinerie. Et c'était vrai, elle n'avait pas doublé ces gens pour bénéficier de l'avantage de l'aimabilité d'Alexis.

Alex continua de sourire après qu'elle ait confirmé être de la même université que lui. Pas que ça le surprenait, non, étant donné qu'il s'y était attendu, mais il trouvait toujours un peu bizarre le sentiment qu'il avait quand il rencontrait par hasard quelqu'un qui fréquentait quotidiennement les mêmes endroits que lui. C'était plutôt ironique de la rencontrer ici, dans un petit resto-rapide, alors qu'il avait sans dout eut maintes occasions de le faire dans les couloirs, dans le campus ou encore dans la cafétériat. M'enfin, cela n'avait que peu d'importance dans le fond. Les choses arrivaient comme bon leur semblait, il devait faire avec.

- Effectivement elle l'est, et je me demande bien ce qui prend à tout le monde ce soir, ce n'est pas comme ça à l'habitude.

Il haussa les épaules. Il ne fallait pas croire qu'il était un de ces fan incontester des hot-dogs, frites, hamburgers, mais il venait quelques fois, peu être en moyenne une fois par mois. Sur l'heure du lunch, lorsqu'il n'avait pas envie de manger de la nourriture plutôt moyenne de la cafét' et qu'il avait du temps, il venait manger de la nourriture plutôt moyenne d'un resto-rapide américain, toute la différence y était, avouons-le =).

- Je n'sais pas, mais une fois avoir entâmer la file, ce serait bête de laisser tomber... et d'avoir perdu du temps.
Il eut un sourire moqueur. Elle, c'était pourtant ce qu'elle avait fait et à vrai dire, il sentait presque mal pour elle, car elle avait perdu son temps. De plus, en sortant d'ici, elle n'aurait toujours pas manger. Alors que l'avant-dernière personne devait Alexis quitta enfin le comptoir, bien satisfait et enfin servi, il proposa à la jeune femme dont il ne connaissait pas le nom :

- Bon allez, tant qu'à faire, dis ce que tu veux et je commande. Tu me rembourseras après.

C'était elle, ou il venait de l'attaquer sympathiquement? O.K., c'était pitoyable, de faire toute cette queue pour la quitter après tout ce temps pour la stupide raison qu'elle était une fille impatiente. Il n'avait pas tort. La flèche qui lui avait envoyée ne l'avait pas blessée, mais il avait marqué un point. Elle était un peu ridiculisée, non? Il faut dire qu'elle méritait cette remarque. C'était stupide, mais bon, ça ne servirait à rien de se lamenter sur une action passée. Et sa proposition? Ele n'allait pas se faire prier. Les phrases comme «Tu es certain que ça ne te dérange pas?» ou encore «Je ne voudais pas t'embêter...», ça ne lui ressemblait pas. S'il ne voulait pas l'inviter, il n'avait qu'à pas le faire. Il l'avait fait et il ferait avec ça. De toutes façons, ce n'est pas comme s'il avait dit «Abandonnons cette file, je t'invite au restaurant le plus chic de la ville, c'est moi qui paie!» Non, il avait été modeste, et elle n'en demandait pas plus.

« Je te prendrais le classique qu'est le hamburger, et un coca, dit-elle simplement en souriant. »

HJ/ Oh mon dieu j'adore vraiment comment tu écris t'as vraiment un beau style. =) J'adore lire tes mess j'voulais juste te le dire. xD

[Merci, c'est très gentil ^^ Excuse moi, par contre, pour les innombrables fautes. Apparemment je ne regarde pas ce que je tape ce soir x)]

Il se retourna alors vers l'homme derrière la caisse enregistreuse et il passa commande pour deux.

- Eh bien... Ce sera ... deux hamburgers et deux cola.

N'allez pas croire qu'Alexis ne faisait que copier, voyons. Simplement, lui aussi connaissait les classiques. Évidemment. Malheureusement pour eux, il restait encore à attendre quelques minutes, le temps que leur repas soit préparé. Il se retourna vers elle et pensa qu'il serait sans doute intéressant de faire les présentations.

- Hum, moi c'est Alexis. Et toi ?
S'ils étaient pour manger ensemble, ce qui risquait fort bien d'être le cas, il valait mieux qu'il sache par quel prénom l'appeler.

Pour tout dire, la présence de la fille faisait plutôt plaisir au jeune homme. Il ne la connaissait qu'à peine - une façon plus poétique de dire "pas du tout"-, mais cela ne le gênait guerre. Il aimait bien les nouvelles rencontres. Parfois même, il trouvait ça plus facile, car l'autre n'avait pas encore d'impression et il pouvait la rendre comme il le souhaitait, d'autant que possible. Mais bon, Alexis ne faisait qu'être lui-même, cela lui suffisait amplement et en temps général, c'était une formule gagnante.

Ils furent finalement servi. Alexis paya et il prit le cabaret qu'il emporta à une table pour deux qui était disponible et propre, autant que possible selon l'endroit.

Ça y est, la jeune femme était satisfaite. Elle avait un repas avec un gars qu'elle ne connaissait pas vraiment encore, mais qu'elle ne tarderait pas à apprécier - ou détester. Le presqu'inconnu passa la commande qui ne surprit pas vraiment Olivia. Bientôt, ils dégusteraient des frites trop salées et un hamburger bien gras en se posant des questions pour «mieux connaître l'autre». Peut-être qu'elle sortirait de là le sourire aux lèvres, satisfaite. Peut-être qu'ele partirait les joues roses... d'embarras, ou les sourcils froncés de colère. Ou alors, elle sortirait en vitesse, accompagnée d'un certain Alexis - un prénom qu'elle aimait beaucoup - le coeur battant. la première option serait sans doute la plus véridique, finalement. Après qui se soit nommé, c'était à son tour de le faire. Olivia n'était pas un prénom très britannique, mais à la façon qu'elle parlait, il devinerait bien ses origines anglaises.

« Olivia, prononça-t-elle en lui offrant un joli sourire. »

Cette situation l'amusait. Elle était là, avec un gars qu'elle ne connaissait pas vraiment, s'apprétant à déguster un repas à la fois terriblement sucré, abominablement salé et incroyablement gras. Mais elle ne surveillait que très peu sa ligne. Elle restait maigre peu importe sa nourriture, et ne grossissait que très peu. Sa santé l'importait plus que son allure, étant donné qu'elle savait que, de toute façon, elle restait toujours pas mal du même poids et de la même taille.Elle s'assit sur une chaise et il prit place devant elle.

Olivia.
C’était un très joli nom, pensa-il aussitôt. Pour ce qu’il connaissait d’elle jusqu’à présent, il la trouvait plutôt agréable, elle et ses charmants sourires qui semblaient toujours déborder d’espièglerie ou plutôt… d’un certain sarcasme sympathique. Alexis aimait les femmes, sans en être un grand chasseur comme certains autres qu’il connaissait. Il avait plutôt l’habitude de se montrer respectueux, parfois peut être même trop, ce qui lui donnait toujours l’heureux titre de « bon ami » sans plus. Mais, il ne s’en plaignait pas vraiment. Il était conscient que vraiment le vouloir, il aurait sans doute pu se faire n’importe quelle pimbêche de l’université dans n’importe quel party un peu trop arrosé, mais.. ce n’était pas son genre, et encore moins ce qu’il aimait. Il ne cessait de se répéter que le jour où il trouverait la bonne personne, tout irait comme sur des roulettes sans qu’il n’ait à faire quoi que ce soit ou à changer quoi que ce soit de ce qu’il était. Après tout, il était comme il était. Et cela ne l’avait pas empêcher d’avoir quelques expériences, relations tellement peu fructueuses.

Elle s’était assise sur une chaise en plastique, dure comme de la roche, qui tournait d’un sens comme de l’autre. Alexis sourit. Il se souvenait qu’étant enfant, il s’était toujours fait un plaisir à énerver ses parents ainsi – pour le peu de fois qu’il était aller au restaurant, surtout des resto-rapides, avec ceux-ci -. Une fois installé à son tour et un bref coup d’œil jeté à leur repas posé gentiment devant eux, il lui sourit malicieusement.

– Et bien, à ta santé !
Il prit son verre… ou plutôt ce qui ressemblait à, en carton blanc et rouge agencé parfaitement avec la paille et le leva comme pour porter un toast. Une fois cela fait, il prit une gorgé et entama son hamburger. Qu’on dise ce qu’on veut sur la qualité douteuse de cette nourriture, il ne connaissait personne qui n’aimait pas ça… À moins d’être snob ou affreusement difficile.

– Tu ne viens pas du coin, je me trompe ?
Elle avait comme un léger accent qui laissait deviner qu’elle n’était pas née au USA. Mais, peut être se trompait-il.

Bon, c'était maintenant ou jamais. Un... deux... trois... Ça y est! Elle avait mordu dans son hamburger. L'amatrice des repas bien chauds n'était pas complètement satisfaite, mais ça pouvait aller. Ce goût lui rappelait les midis passés en tête à tête avec son père au casse-croûte du coin. Elle avait huit ans et, à cet âge, on raffolle tous des repas les plus bourrés de saveurs artificielles et on rejette tout ce qui est "bio" en le renommant de "foin". Enfin, ça, c'était ce qu'Olivia faisait, à cet âge. C'était au même âge qu'elle se faisait des lulus, qu'elle portait des bas blancs et qu'elle jouait dans la rue. Et elle avait changée, onze ans plus tard! D'ailleurs, après avoir pris du recul, Olivia trouvait que huit ans et neuf ans étaient des âges complètement insignifiants. À cet âge, tu n'es pas un petit enfant tout mignon, mais tu n'es pas encore un «pré-adolescent». Tu essaies de faire tes preuves en trouvant tes cousins plus vieux complètement cool. Tu écoutes de la musique que tu crois que les vrais adolescents écoutent, mais tu es finalment complètement ringard. Voilà le portait d'un enfant de huit ans. Elle avala sa bouchée, leva son verre en acquiescant aux paroles d'Alexis et pris une gorgée du cola. Voilà une boisson qui ne perdait jamais sa saveur. Et tant mieux, parce que ce n'était pas mauvais du tout. Après avoir rafraîchit son corps, elle reposa son regard vers Alexis et lui offrit à nouveau un sourire. Un de ses particularités, c'était qu'elle ne pouvait pas s'empêcher de sourire. À moins qu'elle ne soit furieuse. À ce moment-là, même le sourire le plus hypocrite lui serait impossible à faire. Voilà, la question inévitable avait été posée. Elle ne le blâmait pas, avec un accent pareil, n'importe qui aurait été curieux.

« Non, non, tu ne te trompes pas, admit-elle simpathiquement, je suis Anglaise. De Hertford, c'est pas loin de Londres. T'as pas l'air d'un touriste, toi. »

Alors il ne s'était pas trompé, Olivia venait bel et bien d'ailleurs. Hertford plus particulier. Sincèrement, Alexis ne connaissait pas très bien l'Angleterre et il ne pouvait pas vraiment en parler, mais il ne croyait pas, de toute façon, qu'elle désirait vraiment raconter sa vie de long et large et encore moins l'histoire de son pays d'origine. Au moins, il savait où la ville se situait..

- Non en effet, pour tout dire, je n'ai jamais mis les pieds en dehors des États-Unis.
dit-il entre deux bouchées.

C'était une réalité. Bien que ses parents étaient bourrés de fric, ils n'avaient pas de temps pour voyager. Étant plus jeune, Alexis avait souvent rêvé d'aller visiter d'autres pays, notamement l'Italie, la France, l'Angleterre... ou encore, dans le même continent, le Canada ou le Mexique, mais cette envie de voir le monde lui avait finalement passé.

- J'aime bien ton accent.
dit-il gentiment. En effet, cela était plutôt charmant. Il aimait bien l'écouter parler.

Olivia n'était pas non plus la plus grande voyageuse du monde, mais elle avait visité la France pour un voyage scolaire en train, ainsi que l'Irlande. Tant qu'à Alexis, il ne connaissait que son pays natal. Il faut dire que ce pays bénéficiait autant de Hollywood que du désert; autant de grandes montagnes que de las Vegas! Peut-être qu'il avait tout visité cela. Ou peut-être qu'il avait vécu toute sa vie à Princeton, dans la même grande maison, sans jamais mettre le nez dehors ailleurs que dans son jardin. Ou alors il n'était pas bien riche, il n'avait peut-être pas l'argent nécessaire pour voyager. Cette option demeurant possible, elle préférait laisser sa confidentialité close. Puis, comme pour la sortir de ses songes douteux, il la complimenta gentiment sur sa façon de l'adresser. Ouf! Quel soulagement de constater que le rouge ne lui montait pas désagréablement aux pomettes comme ça lui arrivait beaucoup trop souvent! Olivia avala deux petites frites avant de le remercier.

« Merci bien, Alexis. Alors, t'es en quelle année? demanda-t-elle, curieuse. »

Quoi qu’on en pense, Alex aimait bien l’ambiance du restaurant. L’éclairage était peut être un peu excessif, les couleurs des mûrs juraient abominablement avec celles de tables et des chaises et les habits de travail des serveurs et serveuses étaient tout aussi épouvantables, mais cela ne faisait rien du tout. Ça avait un certain charmes, devait-on avouer. Un certain charme américain. Ça n’avait rien à voir avec les grands restaurants de luxe, mais justement, là était toute l’intérêt douteux des Fast-Food à l’américaine. C’était sympathique, non ?, avec cette foule impatiente de dévorer trois tonnes de lipides allant droit dans leur postérieur ?

Olivia le questionna sur ses études, ou plutôt pour savoir en quelle année il était présentement. Le jeune homme sourit et répondit sincèrement :

– Eh bien, c’est ma première année.

Il haussa légèrement les épaules. Alexis paraissait bien plus vieux que son âge, disait-on généralement en le voyant. Peut être était-ce dû au fait qu’il s’entraînait souvent et qu’ainsi, il passait pour un de ces sportifs de quatrième. Ce n’était pas le cas, pourtant, Alexis n’avait que dix-huit ans et toutes ses dents.

– Et toi ?

On aurait pu croire que c’était par politesse qu’il lui renvoyait la question, et c’était un peu le cas peut être, mais ça l’intéressait vraiment. Ce genre de conversations pouvaient avoir l’air ennuyeuses aux premiers abords, mais ça permettait de faire connaissance. Il n’y avait pas de formules magiques pour ce faire..

La réponse qu'Alexis proposa à Olivia, en quelque sorte, la choqua. Preimère année? Dix-huit ans? Ça devait être une mauvaise farce, à voir sa carrure et ses traits très matures. Pourtant, celui avec qui elle dégustait son repas peu gastromonique ne semblait pas plaisanter une seule seconde. Elle lui aurait facilement accordé vingt ans! La bonne nouvelle, si on pouvait la nommer ainsi, c'était qu'Olivia avait un point en commun avec Alexis: tous deux ne faisaient pas leur âge. Si on le devinerait dans la vingtaine, on accorderait à l'étudiante un dix-sept ans facile! Alors que son âme gagnait de la maturité, ses traits traînaient derrière. Premièrement, sa taille était très fine, et puis ses traits du visage étaient adolescents, presqu'enfantins. Aussi, elle n'avait pas l'habitude de porter des tailleurs ou ces idioties qui pensent donner de l'importance à ceux qui les portent. Alexis se serait sans doutes attendu à ce qu'elle réponde en riant qu'ils sont de la même année, mais, se devant honnête, Olivia ne lui cacherait pas ses dix-neuf ans de vie. À première vue, et à seconde aussi d'ailleurs, n'importe qui aurait juré qu'il était plus vieux qu'elle.

« Première! s'étonna-t-elle. Sans offence, tu ne fais pas du tout ton âge. Mais... tu serais surpris que je t'apprennes que j'ai dix-neuf ans? »

Alexis eut un sourire amusé. Ce n'était pas la première fois qu'on le lui disait, il savait bien qu'il faisait plus vieux que son âge. Ça ne l'offensait pas du tout d'entendre cela. Quelques années auparavant, il avait trouvé ce côté plutôt pratique étant donné qu'il avait pu entrer dans des bars sans même avoir 18 ans. M'enfin... lorsqu'il allait en avoir 50, il risquait de trouver ça moins pratique !

Par la suite, Oliva lui dit qu'elle en avait dix-neuf. Sur le coup, il fut effectivement un petit peu surpris, mais cela ne lui dura pas longtemps, après tout c'était très possible. Seulement, au départ il lui en aurait donné peut être dix-sept. Elle avait un sourire tellement adorable.

- De mon coté, j'admets que je t'en aurais donné moins que ça... Tu es en deuxième donc ?

Alexis posait la question, mais c'était pourtant une évidence, à moins qu'elle aurait sauté une année ou doublé une. Par contre, si elle aurait été en première, tout comme lui, il l'aurait sûrement déjà vue avant aujourd'hui et ce n'était pas le cas.

Oh mais quel sens de la déduction Alexis faisait-il preuve! Olivia Sephy London était bien en deuxième année Princeton, ce qui était un peu drôle à dire puisqu'elle n'avait pas fait sa première année. Donc, elle était à sa première année à Princeton mais à sa deuxième année théoriquement. Heum... c'était quelque peu mélangeant tout ça. Enfin bon, ce qu'elle avait à lui répondre c'était qu'effectivement, elle était en deuxième année, plus vieille que lui, mais pas physiquement. Ah, voilà! Beaucoup moins confus, ce discours-là. « De mon coté, j'admets que je t'en aurais donné moins que ça... » Telles étaient les paroles qu'il lui avait sifflées, et ça ne blessait pas, ni surprenait, à vrai dire. À son âge toujours frais et jeune, avoir l'air candide ne lui donnait pas toute la crédibilité qu'elle aurait tant de fois espéré avoir. Plus tard dans sa vie, si cette tendance se maintenait, ce serait un magnifique avantage de toujours sembler quelques années plus jeune. Toutefois, peut-être aurait-elle beaucoup de rides, à cause de cette plus ou moins fâcheuse habitude de sourire constamment. Cette pensée lui avait traversé l'esprit alors qu'elle mordait dans son hamburger, et elle ne la trouvait pas si bête, finalement.

« Ouais, je suis en deuxième, répèta-t-elle lentement, après aoir avalé cette bouchée peu généreuse mais tout de même exquise. Alors t'étudies en quoi? »

[Excuse moi du retard silent

]

Le jeune homme lui souriait. Cette fille était de compagnie très agréable sans qu'il ne sache exactement pourquoi il le pensait à ce point. Bien sur, Alexis aimait bien la compagnie en générale, mais elle... tout venait si naturellement. Ils n'avaient pas besoin d'entretenir une conversation exaltant de trois pieds de long pour que ce soit plaisant. Au fond, il ne pouvait pratiquement rien dire à son sujet, mais il la trouvait simple. Simple, mais originale quand même. En tout cas, cela était positif, mais ça s'avérait être également un des plus grands défauts d'Alexis; il avait une forte tendance à surestimer les gens et à leur touver des qualités qu'ils n'avaient pas forcément. Trop, c'est comme pas assez, bien sur. Pour cette raison, il était une proie facile à la manipulation, mais bon. Olivia était sûrement réellement une fille bien.

« J'étudies en cinématographie. »

Il haussa doucement les épaules tout en prenant à son tour une bouchée de son hamburger. C'était dans les dernières en fait. C'était curieux à quel point ce morceau de viande et ces deux pains ne remplissaient pas l'estomac.. C'était sans doute une tactique pour en vendre davantage, mais bon. Alexis n'était pas un mangeur compulsif et encore moins lorsqu'il était dans un restaurant Fast-Food. Il lui restait encore des frites et du cola.

En fait, pour tout dire, Alexis avait beaucoup hésité sur le domaine de ses études et il s'était finalement retrouvé là-dedans. Bien sur, il avait failli aller en droit pour faire comme son père.

« Et toi ?»

» Olivia London
» Une cousine (...) pour Olivia